Depuis ses débuts en 1988, le festival a su tisser des liens forts avec les jeunes étudiant.es en art de l’ESAAIX. Au fil des ans, ce partenariat a pris différentes formes : du simple accueil d’une programmation, à des temps de rencontre avec des artistes, en passant par l’ouverture du festival comme terrain d’expérimentation et de création pour un groupe d’étudiant.es accueilli.es en résidence.
TRIO DE GESTES
Installation | 2024 | 1’43 | France
Lila Schpilberg
Ce sont 3 gestes filmés entre 2020 et 2023. Ils s’inscrivent dans le protocole suivant : en petite bande, choisir un objet, trouver un lieu qui l’accueille, effectuer un geste, le filmer. Ils sont ici mis en regard sous forme de triptyque, comme un bouquet de gestes. Le premier est : faire couler un café avec un poisson dans la cafetière, le poisson rouge se nomme Le Merle et l’eau ne chauffe que dans les résistances. Le deuxième est : s’élancer le plus fort possible, attachée par la taille à une corde, sur une semi-remorque entreposée, jusqu’à ce que la corde arrête violemment la course. Jusqu’à épuisement. Le troisième est : selon l’expression qui évoque la submersion par les émotions ou par les événements : se noyer dans un verre d’eau, ou du moins essayer.
These are 3 gestures filmed between 2020 and 2023. They are part of the following protocol : in a small group, choose an object, find a place that welcomes it, perform a gesture, film it. They are presented here in the form of a triptych, like a bouquet of gestures. The first is : brew a coffee with a fish in the coffee maker, the goldfish is called Le Merle and the water only heats in the resistances. The second is : run as hard as possible, attached by the waist to a rope, on a stored semi-trailer, until the rope violently stops the race. Until exhaustion. The third is : according to the expression which evokes submersion by emotions or by events : drown in a glass of water, or at least try.
A STONE’S THROW
2023 | 40’ | Palestine-Liban-Canada
Razan AlSalah
Amine, un ancien palestinien, est exilé à deux reprises de ses terres et de son travail. Il a été déplacé de Haïfa, sa ville natale, à Beyrouth, puis de nouveau sur l’île de Zirku, pour travailler sur cette plateforme pétrolière offshore dans le Golfe Arabique. “A Stone’s Throw” dépasse les frontières pour révéler une proximité émotionnelle et matérielle entre l’extraction du pétrole et de la main d’œuvre dans la région et la colonisation sioniste de la Palestine. Le film retrace l’histoire de la résistance palestinienne lorsqu’en 1936, les ouvriers pétroliers de Haïfa font sauter un oléoduc de BP.
Amine, a Palestinian elder, is exiled twice from land and labour. He is displaced from his birthplace Haifa to Beirut, and again to Zirku Island, to work on this offshore oil platform in the Arab Gulf. “A Stone’s Throw” trespasses borders to reveal an emotional and material proximity between the extraction of oil and labour in the region and the Zionist colonization of Palestine. The film rehearses a history of the Palestinian resistance when, in 1936, the oil labourers of Haifa blow up a BP pipeline.
Razan AlSalah est une artiste et enseignante palestinienne basée à Tio’tia:ke/Montréal. Son travail a été projeté à Art of the Real, Prismatic Ground, RIDM, HotDocs, Yebisu, Melbourne, Glasgow et Beirut International, Cinema Days Palestine, Sharjah Film Forum, IZK Institute for Contemporary Art et Sursock Museum. Elle travaille souvent avec des images sonores pour infiltrer les frontières qui nous ont séparés de la terre. Ses films sont à la fois des intrusions fantomatiques et des ruptures suintantes de l’image coloniale, qui fonctionne comme une frontière, comme un mur. Elle considère son processus créatif comme un cercle de relations avec des artistes, des amis, la famille, la technologie, les images, les plantes, les objets et les sons… et l’inconnu. Ces relations deviennent différents points d’entrée et de sortie vers des ailleurs, ici, où le colonialisme n’a plus de sens.
Razan AlSalah is a Palestinian artist and teacher based in Tio’tia:ke/Montreal. Her work has been screened at Art of the Real, Prismatic Ground, RIDM, HotDocs, Yebisu, Melbourne, Glasgow and Beirut International, Cinema Days Palestine, Sharjah Film Forum, IZK Institute for Contemporary Art and Sursock Museum.
She often works with sound-images to infiltrate borders that have severed us from the land. Her films are both ghostly trespasses, and seeping ruptures, of the colonial image, that functions as a border, as a wall.
She thinks of her creative process as a circle of relations with artists, friends, family, technology, images, plants, objects and sounds…and the unknown. These relations become different points of entry and exit into elsewheres here, where colonialism no longer makes sense.