Ces phénomènes, s’ils ne sont pas nouveaux, semblent dans ce contexte pallier une carence en matière d’opportunités et de diffusion spécifiques à Marseille. Forcé·es à se plier à toute une série de compromis pour donner à voir leur travail, étoffer leur portfolio et répondre à des appels à candidature, les jeunes artistes inventent des systèmes autonomes d’exposition et de production, en marge des lieux officiels dédiés à l’art. Objectifs ? Court-circuiter l’invisibilisation et la concurrence, créer des espaces éphémères de socialisation et éviter de subir l’écrémage qui guette à la sortie de l’école. Ces pratiques impactent autant les manières de se rassembler, de produire, de diffuser que d’archiver. Partant d’un panorama subjectif, ces recherches n’ont pas vocation à romantiser le travail gratuit. Axée sur Marseille, l’étude tente plutôt tente d’esquisser les modalités et limites d’une scène émergente qui aspire à se définir par elle-même.
Alexia Abed est actuellement en résidence curatoriale avec voyons voir jusqu’au 27 mai 2025 à la Ferme du Défend à Rousset
Alexia Abed (1993), vit et travaille à Marseille. Elle est critique d’art, chercheuse et commissaire indépendante. Elle est membre de l’AICA, de C-E-A et rejoint différents collectifs qui interrogent les moyens d’un engagement artistique et politique : Contemporaines en tant que coordinatrice générale et Jeunes Critiques d’Art en qualité de vice-présidente.